Définition de TRUAND, ANDE

DÉFINITIONS - HISTORIQUE - ÉTYMOLOGIE -

Prononciation : tru-an, an-d'

DÉFINITIONS

1
Vaurien, vagabond qui mendie par fainéantise.
Tais-toi, truand, pied plat, cagou, bigot !
de Paul SCARRON dans D. Japh. d'Arménie, III, 21
Ah ! truande, as-tu bien le courage De m'avoir fait cocu dans la fleur de mon âge ?
de Jean-Baptiste POQUELIN, dit MOLIÈRE dans Sganar. IX
2
Nature : S. m. Marchepied du métier de tisserand.

HISTORIQUE

1
XIIe s.
Toute France [il] a cerchie [parcourue] come tapins truanz
dans Sax. v
Tro bien sembles truans et pautonnier
dans Raoul de C. 280
2
XIIIe s.
Quant ge voi tous nus ces truans Trembler, sor ces femiers puans, De froit, de fain crier et braire
dans la Rose, 11437
El [la fortune] les veskiès [évêchés] done as truans, Et les boins clers fait pain querans
dans Fl. et bl. 2515
3
XVe s.
Je ne fusse pas bons truans ; Je ne sçai deux fois demander
de Eustache DESCHAMPS dans Poésies mss. f° 182
Les truandes font les maqueleries En truandant, en portant leur cofin ; Et pour rober sont maintes fois espies
de Eustache DESCHAMPS dans ib. f° 353
Lequel Hardelet dit au suppliant qu'il avoit menti comme mauvais trutain, fils de putain, navarrois
de Victor Henri-Joseph Brahain, dit DU CANGE dans trutanus.
4
XVIe s.
Qui fit normand, il fit truand
de Randle COTGRAVE dans
Nos anciens appellerent un homme truant qui alloit mendiant sa vie, et truander pour caimander
de Étienne PASQUIER dans VIII, p. 717, dans LACURNE

ÉTYMOLOGIE

1
Wallon, trouwan ; poitevin, trudant ; provenç. truan ; catal. truá, truhá ; espagn. truhan ; portug. truão ; bas-lat. trutanus, trudanus. Ce mot paraît venir du celtique : gaél. truaghan, pauvre, misérable ; kimry, tryan ; gaél. trudanach, un vagabond.
Du Cange, après Pasquier, tire truant de l'ancien treü, tribut : il paraît bien qu'on a dit truanderie pour impôt : Nouveaux imposts, nouvelles daces, truanderies et maletotes
de Étienne PASQUIER dans Lett. t. III, p. 44

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